Le message originel de l’Islâm – partie 2

Par Farid Gabteni

 

بِسْمِ اللَّهِ الرَّحْمَنِ الرَّحِيمِ

رَبِّ اشْرَحْ لِي صَدْرِي وَيَسِّرْ لِي أَمْرِي وَاحْلُلْ عُقْدَةً مِنْ لِسَانِي يَفْقَهُوا قَوْلِي؛

رَبِّ أَدْخِلْنِي مُدْخَلَ صِدْقٍ وَأَخْرِجْنِي مُخْرَجَ صِدْقٍ وَاجْعَلْ لِي مِنْ لَدُنْكَ سُلْطَانًا نَصِيرًا

 

Au Nom de Dieu L’Origine L’Arrangeant
Dieu Mon Maître ! Soulage pour moi ma poitrine et Facilite pour moi mon ordonnance, et Dénoue un nœud de ma langue qu’ils comprennent mon dire.
Dieu Mon Maître ! Fais-moi Accéder à une accession crédible, et Fais-moi Émerger à une émergence crédible ; et Forme pour moi, de Ta Part, une autorité secoureuse.

 

Je voudrais commencer cette deuxième partie du Message originel de l’Islâm en rappelant trois définitions, que j’ai déjà évoquées dans la première partie, concernant l’Islâm, la foi et la religion.

1 L’Islâm :

Étymologiquement, en langue arabe, l’Islâm / “al-islâm” / الإسلام, de la racine S-L-M / س ل م, qui donne en premier le mot “silm” / سلم / “paix”, signifie la “Pacification” : l’action de pacifier, d’établir, de rétablir et de maintenir la paix ; l’action de se rendre suffisamment, pleinement, entièrement en paix à Dieu.
L’Islâm est l’activation de la paix / “al-silm“, “al-salâm” /السّلم السّلام : celui qui se rend à Dieu, se pacifie / “yuslim” / يسلم, fait cesser les troubles de son esprit, les mouvements de révolte en lui et autour de lui ; il est pacifié, musulman / “muslim” / مسلم et pacifiste / “mussâlim” / مسالم.
Il aspire à la quiétude, à la sûreté et à la tranquillité, il n’est pas pour, ou dans, le trouble et la révolte ; en conséquence, il acquiert un cœur paisible / “salîm” / سليم, sain et saint, santé et sainteté, en paix avec Dieu et Sa Création.

La Foi :

En langue arabe, les mots “assurance” et “foi” / “amn” et “îmâne” / أمن وإيمان ont la même racine (A-M-N / أ م ن), qui donne en premier le mot “amn” / أمن / “assurance, sûreté, sécurité”.
Dans le langage qoranique, la foi s’acquiert par le savoir, en s’assurant et en assurant ; il s’agit bien plus que d’une croyance vague et relative.
Dieu Est Évident, rationnellement, on ne peut qu’en témoigner, et le témoignage doit se faire en connaissance de cause, en toute science et conscience.
Le croyant, que je traduis par “l’assurant”, s’assure et se sécurise, en s’instruisant du Fait de Dieu ; c’est ainsi qu’il devient sécurisé et sécurisant, assuré et assurant (“mu’min” / مؤمن).

La Religion :

En langue arabe, le mot “religion” / “dîn” / دين exprime le sens d’approximation, d’obligation, de devoir et de dette, en l’occurrence, c’est la créance due à Dieu ; par conséquent, je traduis “religion” par “créance”.
Depuis Âdam, premier humain, jusqu’à Mohammed, sceau des Prophètes, en passant par Abrahâm, Moïse et Jésus, le message divin a toujours été le même, véhiculé sous différentes formes et parachevé par l’Islâm.
Avec le Qorân, Mohammed recevait la première et dernière religion, ou plutôt créance, avec toujours le même message :
Dieu t’a doué de raison, étudie le passé et le présent, apprends par la science et la connaissance, observe le ciel, les astres, la terre, la mer, la vie, la mort, toute chose petite et grande.
Alors, tu connaîtras, tu Le connaîtras, tu pourras alors témoigner qu’il n’y a de Dieu que Dieu, et tu sauras comment et pourquoi vivre.
Tu n’adoreras pas, tu ne serviras pas d’autres “dieux” que Dieu L’Unique, Le Vrai ; ainsi, tu raisonneras avec science et conscience, et tu œuvreras avec équité et bonté.
Tu ne feras pas le mal, tu ne commettras pas d’injustice, tu ne corrompras pas en la création. Tu agiras ainsi car tu sauras qu’Il Est Dieu, et qu’Il est Celui qui Crée et qui Juge.
On ne méditera jamais assez le verset 35 du chapitre 24 :
اللَّهُ نُورُ السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضِ مَثَلُ نُورِهِ كَمِشْكَاةٍ فِيهَا مِصْبَاحٌ الْمِصْبَاحُ فِي زُجَاجَةٍ الزُّجَاجَةُ كَأَنَّهَا كَوْكَبٌ دُرِّيٌّ يُوقَدُ مِنْ شَجَرَةٍ مُبَارَكَةٍ زَيْتُونَةٍ لَا شَرْقِيَّةٍ وَلَا غَرْبِيَّةٍ يَكَادُ زَيْتُهَا يُضِيءُ وَلَوْ لَمْ تَمْسَسْهُ نَارٌ نُورٌ عَلَى نُورٍ يَهْدِي اللَّهُ لِنُورِهِ مَنْ يَشَاءُ وَيَضْرِبُ اللَّهُ الْأَمْثَالَ لِلنَّاسِ وَاللَّهُ بِكُلِّ شَيْءٍ عَلِيمٌ
« Dieu Est La Lumière des cieux et de la terre. L’exemple de Sa Lumière est comme un foyer ; en lui une lampe, la lampe est en une lanterne, la lanterne est comme une étoile atomistique attisée d’un arbre Béni, olive, ni oriental (ni splendide) et ni occidental (ni terne), son huile feint de flamboyer et même si un feu ne l’a point touché : lumière sur lumière. Dieu Guide pour Sa Lumière quiconque Il Dispose, et Dieu Applique les exemples pour les gens ; et Dieu par (de) toute chose Est Savant »
Ou encore le verset 41 du chapitre 39 :
إِنَّا أَنْزَلْنَا عَلَيْكَ الْكِتَابَ لِلنَّاسِ بِالْحَقِّ فَمَنِ اهْتَدَى فَلِنَفْسِهِ وَمَنْ ضَلَّ فَإِنَّمَا يَضِلُّ عَلَيْهَا وَمَا أَنْتَ عَلَيْهِمْ بِوَكِيلٍ
« Certes Nous avons fait Descendre sur toi l’Écrit, pour les gens, par (avec) le vrai ; alors quiconque s’est guidé, alors c’est pour son être, et quiconque s’est égaré, alors certes qu’il s’égare de sur lui ; et tu n’es point sur eux par un garant »
Je peux naturellement citer, à la suite de ces deux versets, le verset 30 du chapitre 30 :
فَأَقِمْ وَجْهَكَ لِلدِّينِ حَنِيفًا فِطْرَتَ اللَّهِ الَّتِي فَطَرَ النَّاسَ عَلَيْهَا لَا تَبْدِيلَ لِخَلْقِ اللَّهِ ذَلِكَ الدِّينُ الْقَيِّمُ وَلَكِنَّ أَكْثَرَ النَّاسِ لَا يَعْلَمُونَ
« Alors adresse ta face, pour la créance (religion), converti, Façon de Dieu (la créance), celle sur laquelle Il a Façonné les gens. Non changement pour la Création de Dieu ; cela est la créance (religion, Façon de Dieu) dressée, mais la plupart des gens ne savent »
Religion de la bonne et belle œuvre, du juste milieu, de la modération, l’Islâm est la religion de la science, de la connaissance de Dieu, par Sa création.
L’un des éléments, et non des moindres, qui distingue le Qorân des révélations antérieures, est son insistance sur les notions de science et de connaissance.
D’ailleurs, le premier mot de la Révélation à Mohammed fut : « Iqra’ ! (Lis !) », voir les versets 1 à 5 du chapitre 96 :
اقْرَأْ بِاسْمِ رَبِّكَ الَّذِي خَلَقَ (١)خَلَقَ الْإِنْسَانَ مِنْ عَلَقٍ (٢)اقْرَأْ وَرَبُّكَ الْأَكْرَمُ (٣)الَّذِي عَلَّمَ بِالْقَلَمِ (٤)عَلَّمَ الْإِنْسَانَ مَا لَمْ يَعْلَمْ (٥)
« Lis Par Le Nom de Ton Maître, Celui Qui a Créé 1 A Créé l’humain d’une adhérence 2 Lis, et Ton Maître Est Le Plus-Abondant 3 Celui Qui a fait Savoir par (avec) le calame (plume) 4 A fait Savoir à l’humain ce qu’il ne savait point 5 »
Et justement, le premier humain désigné en tant que tel, c’est Âdam, et la première fois qu’il est cité dans le Qorân, il est dit à son sujet, dans le verset 31 du chapitre 2 :
وَعَلَّمَ آدَمَ الْأَسْمَاءَ كُلَّهَا…”
« Et Il a fait Savoir à Âdam les noms, tous … »
Il est ainsi clair que l’être humain, dans le Qorân, est lié dès sa création, dès le début, à la connaissance.
La première chose de Dieu que reçut Âdam, premier humain, c’est le savoir de tous les noms, et le premier commandement de Dieu à Mohammed, sceau des prophètes scellant la religion,  c’est : « Lis ! / Iqra’ ! ».
Le Message, le commandement de Dieu à l’humanité, depuis le début du monde donc, jusqu’à Mohammed et jusqu’à la fin des temps, c’est : Lis“, apprends, connais la création de Dieu, pour connaître Dieu et agir en conséquence ; c’est-à-dire bien et avec bonté, car tu seras jugé. Sans nul doute.
Et le Jour de la Résurrection, nous lisons dans le verset 27 du chapitre 16 :
قَالَ الَّذِينَ أُوتُوا الْعِلْمَ إِنَّ الْخِزْيَ الْيَوْمَ وَالسُّوءَ عَلَى الْكَافِرِينَ
« … Ceux à qui a été Rapporté le savoir ont dit : “Certes l’avilissement, ce jour, et la souillure sont sur les dénigrants” »
Et au verset 56 du chapitre 30 :
وَقَالَ الَّذِينَ أُوتُوا الْعِلْمَ وَالْإِيمَانَ لَقَدْ لَبِثْتُمْ فِي كِتَابِ اللَّهِ إِلَى يَوْمِ الْبَعْثِ فَهَذَا يَوْمُ الْبَعْثِ وَلَكِنَّكُمْ كُنْتُمْ لَا تَعْلَمُونَ
« Et ceux à qui ont été Rapportés le savoir et l’assurance (la foi) ont dit : “Assurément déjà vous êtes demeurés en l’Écrit de Dieu vers le jour de la résurrection, alors ceci est le jour de la résurrection ; mais vous ne saviez” »
Tout cela pour dire à quel point le savoir constitue le premier commandement de Dieu dans le Qorân, et donc en l’Islâm.
Il faut pouvoir appréhender correctement la Révélation, le Qorân, l’Islâm, et transcender l’endoctrinement traditionaliste régnant et dominant qui, diaboliquement disons-le, voile avec ses contradictions, dénature, déforme et difforme la réalité objective du Message de Dieu à l’humanité.
Tendre son attention et sa réflexion à ce que l’on dit, à ce que l’on entend et à ce que l’on voit, c’est prendre conscience des choses, de soi et d’autrui.
Déchiffrer correctement par-delà ce que l’on dit, ce que l’on entend et ce que l’on voit, c’est prendre conscience de la totalité des choses, de soi et d’autrui.
Par-delà les deux ensembles se trouve Le Vrai, Le Réel Ineffable.
Je rappelle souvent qu’en langue arabe, les mots “monde” et “savant” / عالم وعالم / “Σâlam” et “Σâlim” ont la même racine (Σ-L-M / ع ل م), qui donne en premier le mot “Σilm” / علم / “science, savoir, connaissance”.
Le monde est intimement lié au savoir, à la connaissance objective que l’on a de lui ; il n’existe qu’à travers cette information primordiale.
Le monde réel ne peut être perçu qu’au moyen de la connaissance scientifique, toute échappatoire est subjective ; en résultent les mythes et les légendes, synonymes de fétichisme et de superstition.
C’est ainsi que les anciens, sauf exception, ont conçu des mondes fabuleux et imaginaires de manière spéculative, sans véritables fondements scientifiques.
Néanmoins, ils avaient l’intuition que le monde a un sens et une raison d’être.
Cette intuition était amplifiée par un niveau inné et acquis de conscience de soi et du monde extérieur.
Ce niveau de conscience est particulier à l’être humain, du moins à notre connaissance.
Et c’est cet état de fait qui est à l’origine de la recherche scientifique et de ses résultats, que nous constatons de nos jours et tous les jours.
Dans le Qorân, très nombreux sont les versets qui valorisent la réflexion, le raisonnement, et mentionnent les sachants et les savants. J’en cite quelques exemples :
  • Dans le verset 176, chapitre 7:
فَاقْصُصِ الْقَصَصَ لَعَلَّهُمْ يَتَفَكَّرُونَ
« … alors narrativise la narration ; peut-être réfléchiront-ils ! »
  • Dans le verset 21, chapitre 59:
وَتِلْكَ الْأَمْثَالُ نَضْرِبُهَا لِلنَّاسِ لَعَلَّهُمْ يَتَفَكَّرُونَ
« … et tels exemples, Nous les Appliquons pour les gens ; peut-être réfléchiront-ils ! »
  • Dans le verset 24, chapitre 10:
كَذَلِكَ نُفَصِّلُ الْآيَاتِ لِقَوْمٍ يَتَفَكَّرُونَ
 « … comme cela Nous Détaillons les signes, pour une communauté [de ceux] qui réfléchissent »
  • Dans le verset 219, chapitre 2:
كَذَلِكَ يُبَيِّنُ اللَّهُ لَكُمُ الْآيَاتِ لَعَلَّكُمْ تَتَفَكَّرُونَ
« … Comme cela Dieu Explicite pour vous les signes (versets) ; peut-être réfléchirez-vous ! » 
  • Au verset 191, chapitre 3:
الَّذِينَ يَذْكُرُونَ اللَّهَ قِيَامًا وَقُعُودًا وَعَلَى جُنُوبِهِمْ وَيَتَفَكَّرُونَ فِي خَلْقِ السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضِ رَبَّنَا مَا خَلَقْتَ هَذَا بَاطِلًا سُبْحَانَكَ فَقِنَا عَذَابَ النَّار
« Ceux qui remémorent Dieu, dressés (debout) et fondés (assis) et sur leurs côtés (étendus), et réfléchissent en la création des cieux et de la terre : “Notre Maître ! Tu n’as point créé ceci faussement ; Gloire à Toi ! Alors Prémunis-nous du tourment du feu” »
  • Au verset 5, chapitre 10:
هُوَ الَّذِي جَعَلَ الشَّمْسَ ضِيَاءً وَالْقَمَرَ نُورًا وَقَدَّرَهُ مَنَازِلَ لِتَعْلَمُوا عَدَدَ السِّنِينَ وَالْحِسَابَ مَا خَلَقَ اللَّهُ ذَلِكَ إِلَّا بِالْحَقِّ يُفَصِّلُ الْآيَاتِ لِقَوْمٍ يَعْلَمُونَ
« Il Est Celui Qui a Formé le soleil flamboiement, et la lune lumière et Il l’a Mesurée descensionnelle, pour que vous sachiez le nombre des années et le calcul ; Dieu n’a Créé cela que par le vrai ; Nous Détaillons les signes pour une communauté [de ceux] qui savent »
  • Au verset 22, chapitre 30:
وَمِنْ آيَاتِهِ خَلْقُ السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضِ وَاخْتِلَافُ أَلْسِنَتِكُمْ وَأَلْوَانِكُمْ إِنَّ فِي ذَلِكَ لَآيَاتٍ لِلْعَالِمِينَ
« Et de Ses Signes : la création des cieux et de la terre, et la divergence de vos langues et de vos couleurs ; certes en cela des signes pour les [mondes] savants »
  • Au verset 43, chapitre 29:
وَتِلْكَ الْأَمْثَالُ نَضْرِبُهَا لِلنَّاسِ وَمَا يَعْقِلُهَا إِلَّا الْعَالِمُونَ
« Et tels exemples, Nous les Appliquons pour les gens, et ne les raisonnent que les savants »
  • Dans le verset 28, chapitre 35:
كَذَلِكَ إِنَّمَا يَخْشَى اللَّهَ مِنْ عِبَادِهِ الْعُلَمَاءُ إِنَّ اللَّهَ عَزِيزٌ غَفُورٌ
« … Comme cela, certes qu’appréhendent Dieu les savants de Ses Serviteurs ; certes Dieu Est Considérable, Pardonnant » 
  • Dans le verset 11, chapitre 58:
يَرْفَعِ اللَّهُ الَّذِينَ آمَنُوا مِنْكُمْ وَالَّذِينَ أُوتُوا الْعِلْمَ دَرَجَاتٍ وَاللَّهُ بِمَا تَعْمَلُونَ خَبِيرٌ۬
« … Dieu Élève ceux qui ont assuré (cru) de vous et ceux à qui a été Rapporté le savoir, des degrés ; et Dieu par (de) ce que vous œuvrez Est Informé »
  • Et enfin, mais non exhaustivement, au verset 49, chapitre 29:
بَلْ هُوَ آيَاتٌ بَيِّنَاتٌ فِي صُدُورِ الَّذِينَ أُوتُوا الْعِلْمَ وَمَا يَجْحَدُ بِآيَاتِنَا إِلَّا الظَّالِمُونَ
« Plutôt il [le Qorân] est : des signes (versets) explicites en les poitrines de ceux à qui a été Rapporté le savoir ; et ne dénient Nos Signes que les injustes (les obscurantistes) »
L’influence et l’apport du Qorân aux savants musulmans sont incontestables et historiquement démontrés. Ils étaient, sauf très rare exception, tous croyants, formés par l’étude du Qorân.
Quasiment tous devinrent théologiens, avant de se spécialiser dans diverses disciplines scientifiques.
Ils enrichirent la science de leurs connaissances, et de toutes celles acquises tout au long de l’histoire de l’humanité.
Leurs travaux sont considérés, de nos jours, comme précurseurs des sciences modernes.
À maintes reprises, ces savants ont témoigné que l’étude approfondie du Qorân était bien à l’origine de leur intérêt pour la science, et de leurs vocations scientifiques.
J’ai cité le verset 56 du chapitre 30, ce verset débute par :
وَقَالَ الَّذِينَ أُوتُوا الْعِلْمَ وَالْإِيمَانَ
 « Et ceux à qui ont été Rapportés le savoir et l’assurance (la foi) ont dit … ».
On remarque que le mot “savoir” précède le mot “foi“, tous deux devant être considérés simultanément, l’un avec l’autre.
En effet, le résultat du savoir, conjugué à la foi, est la paix, la sérénité, un cœur paisible, sain et saint.
Sans savoir ni discernement, toute croyance est tributaire des circonstances et de la passion, qui mènent au meilleur et/ou au pire ; l’Histoire ancienne, moderne et contemporaine nous le prouve.
Tous les savants musulmans, sans exception, étaient qoranistes, comme l’était le Prophète lui-même ; et tous les extrémistes, déviationnistes, étaient traditionalistes, ceux d’aujourd’hui ne le sont pas moins, c’est tout dire.
Les musulmans de progrès et de Science ont transmis à l’humanité le socle de toutes les connaissances modernes. L’Islâm est la seule religion au monde à être à l’origine d’une civilisation des sciences, c’est un fait établi.
Quant aux rétrogrades, aux fanatiques et aux criminels, ils ont toujours été, de tout temps et dans toutes les sociétés, des maux dont l’humanité doit se guérir.
L’Islâm, c’est la pacification, et le contraire, c’est suivre l’exemple du diable ; en témoigne, entre autres, le verset 208 du chapitre 2 :
يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا ادْخُلُوا فِي السِّلْمِ كَافَّةً وَلَا تَتَّبِعُوا خُطُوَاتِ الشَّيْطَانِ إِنَّهُ لَكُمْ عَدُوٌّ مُبِينٌ
« Ô vous qui avez assuré (cru) ! Accédez en la paix suffisamment, et ne suivez point les traces du diable ; certes il est pour vous un agressant explicite »
Pour être musulman, il faut témoigner qu’il n’y a de Dieu que Dieu. Et pour être un véritable témoin, pour pouvoir attester de la vérité, de la réalité, il faut un savoir, une connaissance des faits et des choses.
Ce savoir acquis, on accède alors à la foi, par la raison et le cœur, on devient humble, dans la Paix et l’Amour de Dieu. On sait d’où on vient et où on va, on agit avec bienveillance et bienfaisance, on distingue le bien du mal, le vrai du faux.
Le musulman qui sait est un être de paix, tolérant, bon, bienveillant et bienfaisant.
Il croit au Dieu Unique, sans associé, au Dieu d’Israël, du Christ, de Mohammed, au Dieu de tous les humains sans distinction, au Dieu des cieux, de la terre et de ce qu’il y a entre eux, au Dieu de ceux qui vivent dans les cieux et sur la terre.
Et certes si la Créance, la Religion, auprès de Dieu est l’Islâm, Il Élève qui Il Veut et Il Pardonne à qui Il Veut.
Donc point d’exclus, et toutes Ses créatures sont concernées par Son Arrangement. Et j’affirme que ce n’est pas là un point de détail.
Le verset 54 du chapitre 22 est éloquent :
وَلِيَعْلَمَ الَّذِينَ أُوتُوا الْعِلْمَ أَنَّهُ الْحَقُّ مِنْ رَبِّكَ فَيُؤْمِنُوا بِهِ فَتُخْبِتَ لَهُ قُلُوبُهُمْ وَإِنَّ اللَّهَ لَهَادِ الَّذِينَ آمَنُوا إِلَى صِرَاطٍ مُسْتَقِيمٍ۬
« Et pour que sachent ceux à qui a été Rapporté le savoir, que certes il (ceci) est le Vrai de Ton Maître, alors ils assurent (croient) par lui, alors s’ascétisent pour lui leurs cœurs ; et certes Dieu Est Assurément Guidant ceux qui ont assuré (cru) vers un itinéraire ascendant »
 
Le Qorân n’est pas un livre ésotérique, réservé aux seuls initiés ; il est expressément exotérique en ce qu’il peut et doit être divulgué et enseigné publiquement.
Néanmoins, du fait de sa nature voulue divine, donc exceptionnelle et particulière, le texte comporte et véhicule plusieurs niveaux de lecture juxtaposants et complémentaires ; aucune exégèse, littérale ou anagogique, ne peut s’en affranchir.
Cela étant, le sens signifié s’infère avec une probabilité optimale de l’analyse du discours, spécifique ou générique. Le Qorân est donc accessible à tous les humains doués de raison et de bon sens ; il est hermétique pour les sourds qui ne veulent pas entendre et les aveugles qui ne veulent pas voir.
Je démontre tout au long de mon étude, à travers des dizaines d’exemples, que le Qorân insiste et incite à la réflexion, au raisonnement et à la recherche du savoir ; par conséquent, à la connaissance de Dieu.
Le Qorân n’est pas loi en soi mais Révélation ; il est Religion en ce qu’il établit un rapport de l’humain à l’ordre du divin, d’une Réalité Supérieure, qui se concrétise par le savoir, la foi, la bienveillance, la bienfaisance, l’ordonnance du bien, l’abstention du mal, la pacification et la paix ; tel est le Message originel de l’Islâm.
Contrairement à la Bible et à la plupart des livres sacrés, qui relatent chronologiquement l’histoire de la création, du monde, des humains, des Prophètes et des Messagers, le Qorân, lui, à part pour Joseph ou exceptionnellement, ne rapporte pas les événements d’un seul tenant dans un chapitre donné, mais fragmentés et présentés de manière non linéaire, dans l’ensemble du corpus.
Il ne s’agit pas de relater forcément des faits historiques en soi, mais de susciter la recherche, l’analyse et la réflexion scientifiques, qui hissent l’âme à l’Islâm.
À l’opposé de ce que pensent et prêchent certains, le Qorân ne se présente pas comme un livre d’histoire, ni comme un code civil et pénal, au sens littéral des mots.
Sa compréhension profonde passe par une analyse pluridisciplinaire rigoureuse, à la jumelle, à la loupe et au microscope. Il est la Révélation de Dieu, Sa Parole adressée à la raison et au raisonnement humain.
Au verset 89 du chapitre 17, on peut lire :
وَلَقَدْ صَرَّفْنَا لِلنَّاسِ فِي هَذَا الْقُرْآنِ مِنْ كُلِّ مَثَلٍ فَأَبَى أَكْثَرُ النَّاسِ إِلَّا كُفُورًا
« Et assurément déjà, Nous avons Varié en ce Qorân, de tout exemple pour les gens ; alors, la plupart des gens ne se sont opiniâtrés qu’en dénigrement »
On lit un autre exemple à propos du Qorân au verset 21 du chapitre 59 :
لَوْ أَنْزَلْنَا هَذَا الْقُرْآنَ عَلَى جَبَلٍ لَرَأَيْتَهُ خَاشِعًا مُتَصَدِّعًا مِنْ خَشْيَةِ اللَّهِ وَتِلْكَ الْأَمْثَالُ نَضْرِبُهَا لِلنَّاسِ لَعَلَّهُمْ يَتَفَكَّرُونَ
« Si Nous avions fait Descendre ce Qorân sur une montagne, assurément tu l’aurais vue révérencieuse, fissurée de l’appréhension de Dieu ; et tels exemples, Nous les Appliquons pour les gens ; peut-être réfléchiront-ils ! »
Il y a plus de quatorze siècles en arrière, dans le désert, Dieu Révèle à Mohammed que ce Livre, le Qorân, ce rappel qu’Il adresse aux humains, ne connaîtra pas d’altération car c’est Lui Dieu qui le Préserve.
Qu’ils soient arabophones ou non, nombreux sont les musulmans qui mémorisent par cœur, intégralement ou partiellement, le Qorân.
Ils constituent ainsi, encore au XXIe siècle, le groupe religieux le plus important, dont un grand nombre de fidèles apprennent par cœur leur livre sacré.
Et en effet, nonobstant quelques variantes minimes et mineures, le Qorân est aujourd’hui considéré par les spécialistes comme le livre sacré le plus conforme à ce qu’il était à l’origine.
Nous lisons au verset 9 du chapitre 15 :
إِنَّا نَحْنُ نَزَّلْنَا الذِّكْرَ وَإِنَّا لَهُ لَحَافِظُونَ
« Certes Nous, Nous avons fait Descendre la remémoration et certes Nous Sommes, pour elle, assurément Conservant »
 
Le Qorân conservé, il reste encore largement à beaucoup de musulmans d’accéder au cœur de son message. On lit du verset 77 au verset 80 du chapitre 56 :
إِنَّهُ لَقُرْآنٌ كَرِيمٌ (٧٧) فِي كِتَابٍ مَكْنُونٍ (٧٨) لَا يَمَسُّهُ إِلَّا الْمُطَهَّرُونَ (٧٩) تَنْزِيلٌ مِنْ رَبِّ الْعَالَمِينَ (٨٠)
« Certes il est assurément un Qorân abondant 77 En un Écrit abrité 78 Ne le touchent que les purifiants 79 Descension du Maître des mondes 80 »
Et aux versets 21 et 22 du chapitre 85 :
بَلْ هُوَ قُرْآنٌ مَجِيدٌ۬ (٢١) فِي لَوْحٍ مَحْفُوظٍ (٢٢)
« Plutôt il est Qorân prestigieux 21 En un perçu Conservé 22 »
Maintenant et pour conclure cette deuxième partie, examinons une périphrase typiquement qoranique :ربّ العالمين“/ “Le Maître des mondes”.
De tous les Attributs dont Dieu se Qualifie Lui-Même dans le Qorân, celui de “Maître des mondes” y est répété quarante-deux fois, ce qui met en avant l’universalité de l’Islâm, la Créance, la religion à laquelle sont invités tous les humains.
Dieu n’est pas le Maître du seul ciel et de la seule terre, Il est le Maître des mondes : des cieux, de la terre et de ce qui est entre eux (les trous noirs ou que sais-je encore)
En tout cas, cet énoncé, s’il échappait partiellement à la compréhension des premiers musulmans, prend toute sa signification à la lumière des connaissances modernes.
Nous lisons aux versets 23 et 24 du chapitre 26 :
قَالَ فِرْعَوْنُ وَمَا رَبُّ الْعَالَمِينَ (٢٣) قَالَ رَبُّ السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضِ وَمَا بَيْنَهُمَا إِنْ كُنْتُمْ مُوقِنِينَ (٢٤)
« Pharaon a dit : “Et qu’est-ce Le Maître des mondes ?” 23 Il [Moïse] a dit : “Le Maître des cieux, et de la terre, et de ce qui est entre les deux ; si vous pouviez être certains !” 24 »
Et aux versets 4 et 5 du chapitre 37 :
إِنَّ إِلَهَكُمْ لَوَاحِدٌ۬ (٤) رَبُّ السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضِ وَمَا بَيْنَهُمَا وَرَبُّ الْمَشَارِقِ (٥)
« Certes Votre Dieu Est Assurément Un 4 Le Maître des cieux, et de la terre, et de ce qui est entre les deux ; et Maître des orients (des splendeurs) 5 »
Au milieu de milliards de galaxies et de systèmes solaires, si les scientifiques se posent encore la question de savoir s’il y a d’autres êtres vivants dans l’Univers, le Qorân, lui, l’affirme.
En plus des anges, dans les cieux, il existe bien des êtres vivants, voire peut-être même intelligents. Pour s’en assurer, il suffit pour cela de lire les versets 49 et 50 du chapitre 16 :
وَلِلَّهِ يَسْجُدُ مَا فِي السَّمَاوَاتِ وَمَا فِي الْأَرْضِ مِنْ دَابَّةٍ وَالْمَلَائِكَةُ وَهُمْ لَا يَسْتَكْبِرُونَ (٤٩) يَخَافُونَ رَبَّهُمْ مِنْ فَوْقِهِمْ وَيَفْعَلُونَ مَا يُؤْمَرُونَ (٥٠)
« Et pour Dieu se prosternent ce qui est en les cieux et ce qui est en la terre d’animé, et les anges (possesseurs) et eux ne s’enorgueillissent point 49 Ils ont peur de Leur Maître d’au-dessus d’eux, et ils font ce qui leur est Ordonné 50 »
Le verset 29 du chapitre 42 ne fait que confirmer ce fait :
وَمِنْ آيَاتِهِ خَلْقُ السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضِ وَمَا بَثَّ فِيهِمَا مِنْ دَابَّةٍ وَهُوَ عَلَى جَمْعِهِمْ إِذَا يَشَاءُ قَدِيرٌ
« Et de Ses Signes, la création des cieux et de la terre, et ce qu’Il a Diffusé en eux d’animé ; et Il Est Maîtrisant sur [le fait de] les rassembler quand Il Dispose »
Au plaisir de vous revoir, je vous quitte, en vous citant un dernier verset, le 18ème du chapitre 22 :
أَلَمْ تَرَ أَنَّ اللَّهَ يَسْجُدُ لَهُ مَنْ فِي السَّمَاوَاتِ وَمَنْ فِي الْأَرْضِ وَالشَّمْسُ وَالْقَمَرُ وَالنُّجُومُ وَالْجِبَالُ وَالشَّجَرُ وَالدَّوَابُّ وَكَثِيرٌ مِنَ النَّاسِ وَكَثِيرٌ حَقَّ عَلَيْهِ الْعَذَابُ وَمَنْ يُهِنِ اللَّهُ فَمَا لَهُ مِنْ مُكْرِمٍ إِنَّ اللَّهَ يَفْعَلُ مَا يَشَاءُ
« N’as-tu vu que certes Dieu, pour Lui se prosternent quiconque en les cieux et quiconque en la terre, et le soleil et la lune et les astres, et les montagnes et les arbres et les animés, et beaucoup de gens ? Et beaucoup s’est avéré sur eux le tourment, et quiconque Dieu Simplifie, alors il n’y a pour lui d’abondement ; certes Dieu Fait ce qu’Il Dispose »
Louange à Dieu Maître des mondes.
والحمد لله ربّ العالمين

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